AIPTLF 2025 - du 8 au 11 juillet 2025
Qualité de Vie :
Du Travail aux Autres Sphères de l'Existence
Session : Comportements écoresponsables et écologisation des organisations
Formation à l’écologie : les activités artistiques et ludiques comme leviers de changement
FRANCOEUR V. 1
1 Polytechnique Montréal, Montreal, Canada
Contexte : Les universités jouent un rôle central dans l’enseignement du développement durable. Malgré un intérêt croissant pour ces formations, les études montrent qu’il faut transformer nos pratiques pédagogiques par des approches interactives et innovantes (Desmarais et al., 2022). En effet, la formation traditionnelle présente des limites quant à la quête de sens et l’incitation à l’action. Or, les récentes études suggèrent que les activités artistiques et ludiques ont le potentiel de susciter des émotions positives, d'encourager des comportements écoresponsables et d’imaginer des stratégies pour répondre à la crise climatique (Lopes Pinheiro et Pasquier, 2023; Daiiani et al. 2025).
Objectif : Analyser comment des activités artistiques et ludiques peuvent sensibiliser aux enjeux environnementaux et inciter un changement de comportement écoresponsable. Conçue dans cette optique, j’ai développé et testé deux activités: une exposition sur le zéro déchet au musée de l’Environnement de la Biosphère à Montréal (projet 1), et un jeu pour mesurer l’identité écologique des individus en milieu de travail (projet 2).
Approche théorique : L’étude s’inspire de la méthode de recherche basée sur l’art (Francoeur, 2019 ; Leavy, 2020) et de l’art écologique (Ardenne, 2019) qui ont pour thèmes fondamentaux le rapprochement entre art, écologie et société. Plus précisément, la méthode de recherche basée sur l’art s’inscrit « dans une remise en cause de la dichotomie entre pratique et savoir, la pratique (artistique) permettant de déplacer l’ordre des choses et construire des chemins d’accès différents à la connaissance » (Debenedetti et al., 2019, p.66).
Méthodologie : Projet 1 : Une collecte de données qualitatives (n=62) et quantitatives (n=313) a été réalisé. Le sondage comprend des variables tels que l’intention de changer et l’impact des arts. Les entretiens permettent de mieux comprendre pourquoi certaines formes d’art (sculpture, peinture, poésie, photographie, bande dessinée) touchent davantage les visiteurs de l’exposition. Projet 2 : Une collecte de données quantitatives est en cours (n=80) et vise à déterminer, à travers un jeu, les cinq identités écologiques des individus (éco-laissez-faire, éco-hésitant éco-engagé, éco-altruiste, éco-activiste) selon leur type d’emploi.
Résultat : Projet 1 : Les résultats préliminaires montrent que 72 % des visiteurs considèrent que les arts ont permis de comprendre des informations scientifiques complexes; 64 % ont l’intention de changer leur comportement à la suite de l’exposition; et ils ont été d’avantage touché par les œuvres immersives et celles qui avaient un lien avec leur travail et leur loisir (https://www.expositionzero.ca/). Projet 2 : Les participants qui travaillent dans l’éducation et en développement durable ont tous eu des éco-identités élevées (engagé ou altruiste); 60 % des participants considèrent que ce jeu permet de mieux retenir des informations complexes; 71 % pensent que l’aspect ludique est efficace pour sensibiliser aux comportements écoresponsables et 65 % ont l’intention de changer leur comportement à la suite du jeu. Cette étude révèle qu’intégrer l’art et le ludique dans la formation à l’écologie favorise la sensibilisation et l’intention de changer les comportements, essentiels à la transition écologique en entreprise.
References: