AIPTLF 2025 - du 8 au 11 juillet 2025
Qualité de Vie :
Du Travail aux Autres Sphères de l'Existence
Session : Acteurs du dévéloppement professionnel et organisationnel
Le psychologue du travail et des organisations : points communs et disctinctifs avec d’autres professions apparentées
DENIS P. 1, COSSETTE M. 2, BISSON L. 1, BOUTHILLIER-LEMIRE A. 1
1 École des sciences de la gestion, Université du Québec à Montréal (ESG-UQAM), Montréal, Canada; 2 HEC Montréal, Montréal, Canada
Le psychologue du travail et des organisations (PTO), disposant d’une formation doctorale, peut réaliser une vaste gamme d’activités reliées à la gestion des individus au travail (Cuvilier et Sarnin, 2016; Lemoine, 2024) : évaluations à des fins d’embauche, intervention en développement organisationnel, en formation continue, en coaching, en gestion de carrière et en santé psychologique au travail (Foucher et al. 2008). Cependant, très peu des activités du psychologue du travail constituent des actes réservés, comme c’est le cas pour la pratique de la psychothérapie au Québec pour les psychologues cliniciens (Cournoyer et Turcotte, 2016). Dans plusieurs de ces champs d’activités, des professionnels membres d’un ordre autre que celui des psychologues, tels que des conseillers d’orientation en organisation (COO) ou des conseillers en ressources humaines (CRHA) peuvent également intervenir (Grosjean, 2021). De fait, ces trois disciplines partagent potentiellement des contenus similaires, menant à des développements de compétences semblables, générant ainsi une concurrence accrue entre ces trois professions sur le marché du travail (Grosjean, 2021). L’embauche d’une ressource compétente pour faire, par exemple, de l’évaluation des traits de personnalité à des fins d’embauche, amène donc l’employeur à se questionner sur la pertinence d’embaucher, soit un PTO, un CRHA ou un COO. Vue la rémunération plus importante du psychologue (salaire médian canadien: 77 355$/an;COO: 69 896$/an; CRHA: 75 000$/an; https://ca.talent.com/fr/salary?job, 2025), quelle est la valeur ajoutée pour un employeur de recourir aux services d’un psychologue du travail lorsque les tâches à lui confier peuvent être exécutées par des membres d’autres ordres professionnels québécois et ce, à plus faibles coûts? Autrement dit, quelles compétences uniques les employeurs québécois reconnaissent-ils au psychologue du travail, lesquelles justifient leur embauche plutôt que celle d’un autre professionnel pour des tâches qui ne constituent pas des actes réservés? Suivant une démarche inductive, notre étude vise à clarifier, à partir d’une analyse qualitative de 87 affichages de poste (17 PTO, 54 CRHA et 16 COO), les rôles et les compétences uniques au PTO, au COO et au CRHA, trois professions encadrées par un ordre professionnel distinct. Les affichages de postes ont été recensés sur divers sites (Indeed, Jobboom, Linkedin, Google, sites des trois ordres professionnels et des sites d’organisations ) entre le 2 juillet et le 6 septembre 2024. L’analyse thématique réalisée avec Nvivo sur ces affichages a permis d’identifier que peu importe le titre du poste, rares sont les tâches qui ne peuvent être réalisées que par le PTO. Par contre, les employeurs identifient des connaissances qui leurs sont propres: celles relatives à la psychothérapie, aux interventions psychologiques, à la fixation d’objectifs d’intervention et à la gestion des retours au travail de manière plus marquée. Les résultats démontrent que, dans le TOP 5 des savoir-faire communs aux trois ordres professionnels, les employeurs identifient les compétences rôle-conseil, organisation et communication écrite, alors que pour celui des savoir-être communs, on note la collaboration, l’autonomie et les compétences d’ordre relationnel. D’autres résultats sur les distinctions entre ces postes seront discutés, tout comme les retombées de nos résultats pour des pays où ces ordres professionnels ne sont pas présents.
References: