Contexte
Située à Montréal, la Société du Parc Jean-Drapeau (SPJD) accueille plus de 1,5 million de visiteurs chaque année. Sa facilité d’accès et la diversité de ses activités (festivals, loisirs gratuits) en font une destination prisée tant localement qu’internationalement. Le site accueille certains des plus grands festivals au Canada, ce qui génère une quantité considérable de déchets. De plus, les promoteurs disposent d’un pouvoir décisionnel sur les pratiques adoptées lors de leurs événements, compliquant l’uniformisation des pratiques écoresponsables.
La SPJD peut devenir un leader en matière d’écologie au travail en intégrant des pratiques écoresponsables, mais le fort achalandage, la diversité des emplois et la saisonnalité du personnel (50% des employés travaillent uniquement l’été) rendent difficile la mise en œuvre homogène des pratiques (SPJD, 2020). Cette étude innove en explorant le secteur des loisirs, peu étudié dans les recherches sur les pratiques écoresponsables en milieu de travail, qui portent principalement sur les emplois de bureautique (Francoeur et al., 2021).
Considérant les particularités du secteur, quelles approches de gestion des ressources humaines favorisent les pratiques écoresponsables mises en place par les gestionnaires de la SPJD, afin d’entraîner un changement de comportements chez les visiteurs ?
Approche théorique
Exploration de l’état de l’art sur les meilleures théories pour analyser les leviers et les freins de l’environnement qui influencent le changement organisationnel. Appliquées au contexte, de Lewin (1951) à aujourd’hui, quelles approches théoriques et conceptuelles offrent un cadre d’analyse idéal pour l’étude de l'adoption de comportements écoresponsables dans le secteur des loisirs?
Méthodologie
L’approche exploratoire de l’étude repose sur des méthodes qualitatives et quantitatives (Shah et al., 2006). La littérature en gestion des ressources humaines et en comportements écoresponsables, conçue pour les organisations traditionnelles, a été adaptée au secteur des loisirs afin d’être ancrée dans la réalité de la SPJD. Cette adaptation a nécessité la réalisation d’entretiens préalables à la distribution du questionnaire. Des données qualitatives (n=9) et quantitatives (n=303) ont été collectées de mars à septembre 2024 (7 mois).
Neuf entretiens semi-dirigés auprès de gestionnaires ont d’abord été réalisés afin d’obtenir des informations sur les pratiques de gestion des ressources humaines, notamment concernant la charge de travail, l’engagement et l’organisation du travail. Ensuite, un questionnaire auquel ont répondu 303 visiteurs comprenait des variables telles que les comportements écoresponsables et la perception des pratiques mises en place par la SPJD, comme la communication environnementale et les initiatives vertes.
Résultats
L’analyse des données qualitatives avec NVivo révèle que les gestionnaires perçoivent la surcharge de travail, le manque d’engagement et les directives changeantes comme des freins à la mise en place de pratiques écoresponsables. Le manque d’uniformité dans les contrats avec les promoteurs de festivals constitue aussi un frein à l’adoption de ces pratiques sur le site de la SPJD.
L’analyse des données quantitatives est en cours avec Stata. Des régressions multiples permettront de valider la perception des visiteurs quant à l’efficacité des pratiques en place pour comprendre pourquoi ils adoptent des comportements écoresponsables, selon la théorie de Lewin.