Introduction
La diversification des profils des personnes en emploi est essentielle pour relever les défis liés à la pénurie de main-d’œuvre, au vieillissement démographique et à l’immigration. Si la diversité peut accroître la productivité et stimuler la créativité au sein des entreprises, elle peut également générer des risques de discrimination et des tensions interpersonnelles. La majorité des études sur la diversité au travail se sont focalisées sur une seule dimension de diversité (par exemple, la religion ou le handicap). Cependant, les écrits suggèrent une augmentation du nombre de personnes confrontées à des formes multiples de diversité (par exemple, être issu de l’immigration et appartenir à une tranche d’âge avancée). Dans ce contexte, le concept d’intersectionnalité s’avère pertinent pour appréhender la complexité des situations où les diversités s’entrecroisent et s’entremêlent. Ce concept revêt une importance particulière en psychologie du travail pour promouvoir l’inclusion et la participation de tous dans les milieux professionnels. Si l’intersectionnalité a été largement étudiée dans des champs comme la sociologie, l’éducation et la santé publique, elle demeure sous-théorisée dans le contexte professionnel. L’analyse des diverses formes de diversité et de leurs interactions est pourtant cruciale pour une gestion organisationnelle efficace, équitable et inclusive. Actuellement, des lacunes théoriques entravent une application concrète et pertinente du concept dans les milieux de travail.

Objectif
Cette présentation expose les résultats d’une étude théorique récente visant à conceptualiser l’intersectionnalité dans le contexte du travail.

Méthode
Un examen de la portée a permis d’identifier et d’analyser 29 documents portant sur l’intersectionnalité en milieu professionnel. Les informations extraites de ces sources ont été analysées en fonction des composantes opérationnelles d’un concept : les attributs, les antécédents et les conséquents.

Résultats
L’analyse a mis en évidence cinq attributs définissant l’intersectionnalité au travail : l’interrelation des diversités, les relations de pouvoir, les interactions entre privilèges et désavantages, l’expérience subjective, et la relation à soi et aux autres. L’étude a également identifié deux antécédents organisationnels nécessaires à la reconnaissance et à l’application du concept, ainsi que trois conséquents liés à l’action sociale et à la compréhension des impacts des diversités.

Discussion
Cette étude théorique enrichit les connaissances sur l’équité, la diversité et l’inclusion en milieu de travail, en mettant en lumière deux idées majeures : 1) l’existence de dynamiques intersectionnelles souvent invisibles au sein des organisations, et 2) l’importance de prendre en compte le contexte organisationnel dans toute analyse intersectionnelle.
Sur le plan pratique, une meilleure compréhension de l’intersectionnalité permettra aux organisations de mieux répondre aux besoins des travailleurs marginalisés, en tenant compte de leurs expériences multidimensionnelles et des caractéristiques spécifiques de leur environnement de travail.
Sur le plan de la recherche, les bases théoriques établies dans cette étude offriront un socle solide pour développer des travaux appliqués favorisant les principes d’équité, de diversité et d’inclusion dans les milieux professionnels.

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