AIPTLF 2025 - du 8 au 11 juillet 2025
Qualité de Vie :
Du Travail aux Autres Sphères de l'Existence
Session :
Impact du burnout, de la charge mentale et de la monoparentalité sur la motivation au retour à l'emploi chez les femmes bénéficiaires du RSA
PEULENS N. 1, DAVID J. 2, LACROIX A. 2, RENAUD C. 3
1 Département de Psychologie, Laboratoire de Psychologie : Cognition, Comportement, Communication (LP3C), Université Bretagne Sud, Rue Andrée Léon Lwoff, France, Vannes, France; 2 Département de Psychologie, Laboratoire de Psychologie : Cognition, Comportement, Communication (LP3C), Université Rennes 2, place Recteur-Henri-le-Moal, 35043 Rennes cedex, France, Rennes, France; 3 Département de psychologie, ULR 4072 – Psychologie : Interactions, Temps, Émotions, Cognition (PSITEC), Université de Lille, 59000 Lille, France, Lille, France
Introduction : La recherche sur les familles monoparentales souligne les nombreux défis liés à l’accès à l’emploi. Les parents seuls, surtout les mères, font face à une accessibilité réduite aux opportunités professionnelles (Páez et al., 2013) et à des évaluations défavorables lors des recrutements comparativement aux candidats mariés sans enfants (Etaugh et al., 1981). En raison de responsabilités multiples (Cezar-Vaz et al., 2022), de problèmes de garde (21,43 %) ou de santé mentale (17,86 % ; Cartaut, 2013), et d’un renoncement fréquent aux soins (64 % ; Kretz, 2021), ces parents subissent une surcharge cognitive et un stress important, aggravés par une complexité administrative. Ces obstacles limitent à la fois leur employabilité et leur bien-être global (Cartaut, 2013 ; Zuelke et al., 2018). Objectif : L'objectif de cette étude était d'examiner certains facteurs susceptibles d'influencer la motivation au retour à l'emploi dans une population de femmes bénéficiaires du RSA. Méthode : L'échantillon était composé de 257 femmes (M = 38.8 ; E.T = 11.8) , dont 149 en situation de monoparentalité, toutes bénéficiaires du RSA et à la recherche d'un emploi. Les participantes ont répondu à un questionnaire en ligne composé d’échelles évaluant le burnout (Karolinska Exhaustion Disorder; Lindsäter et al., 2023), la motivation à reprendre le travail (Camus et al., 2017), le soutien social perçu (Bruchon-Schweitzer et al., 2006), et la charge mentale a été mesurée par une échelle créé spécifiquement pour l’étude. Résultats : Les analyses de régression indiquent que les facteurs évalués dans cette étude prédisent trois formes de motivation. L’amotivation est significativement influencée par la charge mentale (ß = 0,142, p = 0,045) et le burnout (ß = 0,190 ; p = 0,008). La charge mentale prédit de manière significative la motivation par régulation externe sociale (ß = 0,146, p = 0,045), et tend à prédire la motivation autonome (ß = -0,136, p = 0,055). Le facteur monoparentalité a un effet significatif et positif sur l’explication de la motivation autonome (ß = 0,228, p = 0,001). L’ajout de cette variable améliore significativement le modèle global (? R2 = 0,051, F(1, 195) = 10,8, p = 0,001). Discussion : Les résultats soulignent plusieurs facteurs qui influencent la motivation à reprendre le travail chez les femmes élevant seules leurs enfants. Leur rôle de mère, combiné aux exigences quotidiennes, semble jouer un rôle central dans leur motivation. La charge mentale est un facteur clé qui renforce à la fois l'amotivation et la régulation sociale externe. Ce dernier résultat suggère que la pression sociale perçue, notamment en lien avec son statut de parent isolé, pourrait augmenter avec sa charge mentale. Le burnout, quant à lui, semble être un facteur aggravant qui augmente l'amotivation et donc la précarité. Cela confirme l'importance d'examiner les besoins spécifiques des femmes élevant seules leurs enfants sous l'angle de facteurs psychologiques et sociaux. Conclusion : Pour mieux soutenir ce groupe, il est important de proposer des interventions en phase avec leur situation de parents isolés et leurs contraintes spécifiques, plutôt que d'essayer de modifier directement leurs sources de motivation. Cela nécessite un soutien approprié visant à réduire la charge mentale et à prendre en compte les pressions sociales spécifiques auxquelles elles sont confrontées
References: