AIPTLF 2025 - du 8 au 11 juillet 2025
Qualité de Vie :
Du Travail aux Autres Sphères de l'Existence
Session :
L’épuisement professionnel dans le secteur bancaire : quel rôle occupe les changements organisationnels ?
RANDRIAKOTONJANAHARY S. 1
1 Université du Québec à Trois Rivières - Chaire de recherche du Canada sur le climat social et la santé au travail, Trois Rivières, Canada
Mots-clés :
Changements organisationnels, épuisement professionnel, milieu bancaire.
Contexte / problématique :
L’épuisement professionnel représente un enjeu organisationnel important, pouvant toucher tous les secteurs d’activités. Bien qu’une croissance significative ait été observée dans le milieu bancaire, l’épuisement dans ce secteur reste encore peu étudié (Giorgi et al., 2017). De plus, ce secteur est particulièrement touché par les changements organisationnels (Pujianto et al., 2023). Or, jusqu’à présent la littérature s’est principalement orientée sur les déterminants favorisant le succès des changements, au détriment de l’effet possible de ces changements sur la santé des individus (Rafferty, 2022). Pour pallier ces limites, la présente étude évaluera le rôle des changements organisationnels (fréquence, impact [modification effective des tâches de l’individu], perception [attitude de l’individu envers les changements]) sur l’épuisement des travailleurs du secteur bancaire.
Méthodologie :
L’étude a été menée auprès de 209 travailleurs du secteur financier (Canada) à l’aide d’un questionnaire en ligne. Des régressions hiérarchiques ont été effectuées avec SPSS. L'épuisement professionnel a été mesuré grâce à l'échelle BAT-C (Burnout Assessment Tool) de Schaufeli et al. (2020) avec 23 items mesurant 04 dimensions. Quant aux changements organisationnels, la dimension de la fréquence a été mesurée par 03 items récupérés de l'échelle de Rafferty et Griffin (2006), tandis que la dimension de la perception a été mesurée par 05 items de la RCS (Resistance to Change Scale) d'Oreg (2003).
Résultats :
Les résultats montrent que la perception négative des changements (β = .249, p =.009) et leur fréquence (β = .245, p =.021) prédisent positivement l’épuisement professionnel. Contrairement aux attentes, l’impact des changements sur le travail habituel des individus n’est pas un prédicteur de l’épuisement (β = -.073, p =.487). Lorsque les dimensions de l’épuisement professionnel (épuisement émotionnel, distanciation mentale, affaiblissement des ressources émotionnelles et cognitives) sont prises en compte individuellement, les résultats indiquent que la perception négative des changements prédit spécifiquement la distanciation mentale (β = .292, p =.002), tandis que la fréquence des changements prédit positivement l’affaiblissement des ressources émotionnelles (β = .263, p =.017).
Discussion :
Ces résultats soutiennent le cadre théorique du JD-R (Bakker et al., 2023), suggérant que les changements peuvent être considérés comme étant une exigence au travail susceptible de nuire à la santé psychologique des travailleurs. De plus, les résultats de la présente étude offre un regard nuancé sur cette relation, en illustrant que les dimensions des changements organisationnels sont distinctivement liées aux manifestations de l’épuisement professionnel.
References: