Le taux d’abandon des études aux cycles supérieurs est élevé au Canada. Des facteurs influencent ces départs, comme la qualité de la relation de supervision entre l’étudiant aux cycles supérieurs (ÉCS) et son directeur, l’isolement social et le manque de soutien par les pairs. Ainsi, des modalités collectives d’apprentissage sont disponibles dans les universités québécoises pour soutenir les ÉCS. Le groupe de codéveloppement professionnel (GCP) semble être une approche bénéfique, puisqu’elle offre un espace d’apprentissage et de soutien entre les pairs. Le GCP pourrait soutenir la persévérance académique en développant l’identité professionnelle et le sentiment d’auto-efficacité. Cependant, cette modalité est complexe à implanter et à maintenir puisqu’elle exige des conditions précises; leur nombre est donc limité.
Plusieurs facteurs doivent être pris en compte pour favoriser le succès de leur implantation et leur maintien. Des facteurs organisationnels, groupaux et individuels sont répertoriés dans des volumes de référence faisant état de l’expérience des praticiens auteurs; cependant, leur expérience provient d’organisations autres que le milieu d’éducation. Il serait pertinent de mieux comprendre les facteurs qui contribuent au succès de l’implantation et du maintien des GCP dans le contexte universitaire.
Cette étude utilise un devis qualitatif transversal afin de décrire les facteurs qui influencent l’implantation et le maintien des GCP dans les universités. Dix entrevues individuelles semi-structurées d’environ 60 minutes ont été effectuées avec des ÉCS qui ont participé à un GCP et des organisateurs de GCP afin d’avoir un portrait global des différents niveaux de facteurs. L’analyse qualitative de contenu est utilisée afin de décrire la perception des participants à propos de ceux-ci. Cette méthode permet l’identification de catégories et de sous-catégories de facteurs qui se dégagent du discours des participants. L’analyse des unités de sens est réalisée à partir d’une approche mixte. Les facteurs précédemment identifiés servent de cadre de référence (déductif) alors que d’autres facteurs non répertoriés peuvent émergés (inductif).
Selon l’analyse préliminaire, plusieurs facteurs influencent l’implantation et le maintien de GCP dans les universités. La coordination et la logistique est un facteur organisationnel important. Afin que le GCP soit implanté et maintenu dans l’université, il doit y avoir une personne clé qui s’occupe de l’organisation des séances, de la réservation des locaux et des communications; sans quoi le groupe ne peut avoir lieu. La présence de la direction de recherche est un facteur groupal qui peut exercer une influence sur le maintien du groupe; la présence du niveau hiérarchique peut influencer les partages et les discussions. Les compétences en accompagnement des animateurs représentent un facteur individuel important. Un animateur qui a des compétences relationnelles et d’animation favorise le maintien du groupe. Les résultats finaux seront davantage expliqués lors de la présentation.
Cette étude exploratoire permet de décrire les facteurs qui influencent l’implantation et le maintien des GCP dans les universités. La prise en compte de ces facteurs peut aider les établissements universitaires à mettre en place davantage de cette modalité, ou de maintenir l’utilisation de celle-ci à travers le temps et ce, dans une perspective de soutien à l’apprentissage et à la persévérance des ÉCS.

 

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