AIPTLF 2025 - du 8 au 11 juillet 2025
Qualité de Vie :
Du Travail aux Autres Sphères de l'Existence
Session : Session posters 3 - 10 juillet de 10h30 à 11h00
Renforcer la justice procédurale des cadres intermédiaires dans des espaces de discussion : Le rôle intermédiaire de la « voice » Cas de groupe d’Ehpad
TORPOS C. 1, GRENIER C. 2, GIRANDOLA F. 1
1 AMU, Aix en Provence, France; 2 KEDGE BS, Marseille, France
La recherche doctorale en Cifre se déroule au sein d’une association gestionnaire d’Ehpad. Elle porte sur la perception de la justice procédurale (JP) des directeurs d’établissement (DE), considérés comme des middle managers (MM). Dans la littérature sur les organisations, les employés peuvent tenter de contrôler les situations problématiques au travail en exprimant leurs opinions, leurs préoccupations ou leurs suggestions à une figure d'autorité ayant un pouvoir décisionnel (p. ex., un superviseur, un supérieur hiérarchique) (Morrison, 2023).
L’association est structurée en 4 zones, supervisées par des directeurs de zone (DZ), eux-mêmes directeurs d’Ehpad. Les MM ont une double mission : encadrer et soutenir leurs équipes (Osterman, 2008) tout en exécutant les directives de la DG (Falls & Allen, 2020). Les espaces de discussion (EDD) permettent une action constante d’ajustement des règles d’actions et des représentations au plus près de leurs situations de travail (Detchessahar et al., 2015).
Notre problématique est formulée ainsi : « Dans quelle mesure participer à des EDD permet-il aux MM de renforcer leur perception de la justice procédurale individuelle (JPI) ? ». La voix ou prise de parole sera explorée dans le cadre de la justice procédurale. Trois questions sont explorées : Dans quelle mesure la participation à un EDD permet le renforcement de la perception de JP individuelle chez les MM ? Dans quelle mesure le renforcement de la voix individuelle au sein des EDD contribue-t-elle à renforcer la perception de JP ? Quelles sont les modalités d’animation des EDD pour devenir un contexte favorable à l’évolution de la perception de la JPI ?
L’étude repose sur une méthodologie qualitative avec une étude de cas unique enchâssée Nous avons animé 2 cycles d’ateliers : le 1er (septembre 2022-septembre 2023) axé sur la qualité de vie au travail des DE, le 2nd (septembre 2023-septembre 2024) sur l’amélioration du taux d’occupation. La collecte de données combine observation participante des ateliers et entretiens semi-directifs (43 au total). L’analyse repose sur un codage thématique, intégrant la justice procédurale (Cloutier & Vilhuber, 2008), la voice (Déprez et al., 2019) et la dynamique des EDD incluant les participants, les modalités de participation et de prise de décision (Domette, 2019).
Nous avons analysé les données en 3 temps : identifier la perception de la JP des DE et DZ, observer les formes de prise de parole et leur impact sur le collectif des MM, analyser les thématiques abordées et leurs initiateurs. Les résultats montrent que la co-construction de projets dans les EDD favorise la prise de parole des DE et renforce leur perception de la JPI envers leurs pairs, mais sans changement vis-à-vis de l’organisation.
Le principal résultat est l'absence de changement de la perception de JPI des DE envers l'organisation. Même en leur offrant la possibilité de s’exprimer, si leur perception de la JPI est négative, ils ne s’impliquent pas dans la démarche ou dans la dynamique du groupe. De plus, si les DZ/DE considèrent que l’organisation n’est pas impliquée durant la démarche, cela impacte leur perception de JPI. Cependant, même si les DE maintiennent une perception de JPI négative contre l’organisation cela ne les empêche pas d’être une force de proposition collective car en échangeant ensemble, ils constatent qu’ils partagent les mêmes valeurs. Ces résultats permettent de mieux comprendre le rôle de la voix dans le contexte de groupe.
References: