AIPTLF 2025 - du 8 au 11 juillet 2025
Qualité de Vie :
Du Travail aux Autres Sphères de l'Existence
Session :
La démarche de Responsabilité Sociétale de l’Organisation (RSO) : la formation-action comme levier d’acculturation du comité de direction
MANZANO M. 1
1 SYMBIOSFAIRE, LE MANS, France
Contexte sociétal et théorique
Face à l’urgence climatique, s’engager en transition écologique et décarboner les activités humaines sont les enjeux du XXIème siècle. La formation continue a un pouvoir transformateur des cultures professionnelles qui la rend centrale pour mettre en œuvre la transition écologique au sein des organisations (The Shift Project, 2025). C’est dans ce contexte que s’inscrit la demande de formation de la Directrice Générale de la structure cliente relevant de l’économie sociale et solidaire (ESS). Elle souhaite adapter son organisation et faire évoluer les pratiques des membres du comité de direction pour une meilleure intégration d’objectifs environnementaux et sociaux aux objectifs économiques. L’intégration des enjeux économiques, sociaux et environnementaux est associée au concept de Responsabilité Sociétale des Organisations (RSO), permettant à une organisation d’aligner sa stratégie et ses pratiques sur des faits scientifiques (Bonnifet & Puff Ardichvili, 2022). L’imprécision du concept de RSO est plus féconde qu’on ne le croit car l’absence de consensus oblige chacun à en approfondir le sens (Pasquero, 2005).
Méthode
Après avoir analysé la demande de notre client, nous avons construit un dispositif de formation participatif de type formation-action d’une durée de 5 jours à destination des 5 membres du comité de direction sur la RSO.
Résultats
Cette formation-action visait une compréhension partagée de la transition écologique et une appropriation du concept de RSO selon l’ISO 26000 (AFNOR, 2010) et le développement des pratiques associées à ce concept, l’élaboration d’un diagnostic à 360° des impacts de l’organisation et enfin la définition d’un plan d’actions contextualisé que nous présenterons.
Discussion
Bien sûr des controverses existent pami les acteurs de l’ESS autour de la RSO et de sa réelle capacité transformatrice des activités humaines et de ses impacts, voire de ses capacités démocratique et éthique (Sibille & Sibille, 2022). D’autant que l’ESS a été pionnière dans l’instauration de règles déontologiques, environnementales ou sociales (Clerc, 2023) et qu’historiquement, elle exerce « deux grandes fonctions : d’une part, la réparation des dégâts ou des oublis de l’économie de marché ; d’autre part, la reconnaissance de la citoyenneté aussi bien dans la société que dans les entreprises. » (Clerc, 2023). En outre, il a été démontré que les liens entre la connaissance et le passage à l’action ne sont pas directs, malgré l’arsenal pédagogique déployé et les volontés mises en œuvre (Gifford, 2011). Pourtant, la formation continue se révèle être un levier indispensable pour accompagner la transition écologique et la transformation profonde de nos modèles de société (The Shift Project, 2025), ce qui interroge les conditions d’évolution des comportements individuels et collectifs (Martin & Gaspard, 2017) notamment au sein des organisations. Enfin, le développement de pratiques durables nécessite de prendre en compte les spécificités de l’activité et sa finalité, car : « le travail est la scène où se jouent simultanément et dialectiquement le rapport à soi, le rapport à autrui et le rapport au réel. » (Lhuilier, 2002, p. 276).
References: