AIPTLF 2025 - du 8 au 11 juillet 2025
Qualité de Vie :
Du Travail aux Autres Sphères de l'Existence
Session : Interférences Travail-Famille
Carrière ou Famille ? Validation d’une Échelle de Mesure pour Évaluer la Crainte de fonder une famille dans le Milieu Juridique Canadien
CADIEUX N. 1, CAMILLE A. 1, BÉLANGER M. 1, GOUIN M. 1, CADIEUX J. 1
1 Université de Sherbrooke, Sherbrooke, Canada
Problématique et apport théorique : Les dynamiques de genre continuent d’évoluer dans le monde professionnel, avec des implications notables sur la répartition des rôles familiaux et professionnels. La présence accrue des femmes dans des postes hautement qualifiés, les couples à double carrières, tout comme les valeurs des nouvelles générations, soulèvent l’importance de l’harmonisation des aspirations professionnelles et des responsabilités familiales [1]. Malgré tout, la décision de fonder une famille génère parfois une appréhension substantielle, due en partie au conflit travail-vie personnelle qui en résulte et aux obstacles perçus à la progression de carrière [2]. Certains professionnels se voient même contraints de choisir entre le travail ou la famille. Si la littérature demeure limitée concernant la crainte spécifique de fonder une famille, certains travaux se sont penchés sur la pénalité parentale, abordée sous diverses appellations telles que pénalité de maternité, familiale ou pour enfants [3,4,5,6]. Cette pénalité réfère aux impacts négatifs de la parentalité sur la carrière. Certains auteurs abordent le report quant à la décision de fonder une famille selon cette appréhension d’une pénalité découlant de la parentalité [7,8,1]. Pour les femmes, tout particulièrement, le désir de devenir mère serait en partie modulé par la perception de cette pénalité [3]. Cette conférence vise donc à présenter la validation d’une échelle de mesure visant à mesurer la crainte de fonder une famille auprès des professionnels du droit, un milieu professionnel hautement compétitif.
Méthodologie : Pour valider cette échelle de mesure, cette étude exploite des données tirées d'une enquête nationale réalisée en 2022 auprès de n=1 283 juristes canadiens composées de 42 % de femmes et de 58 % d’hommes [2]. Après une analyse exploratoire (AFE) via SPSS-29, les données standardisées ont été importées dans Smart PLS 4 afin de procéder à une analyse confirmatoire (AFC). Dans ce cadre, une évaluation du modèle de mesure (charge externe, fiabilité et validité du construit, AVE et validité discriminante) a été réalisée, puis une procédure de type Bootstrap avec un rééchantillonnage de 5 000 échantillons a été conduite pour évaluer le modèle structurel [9].
Résultats : Les analyses permettent de confirmer une structure conceptuelle à deux niveaux, soit réflective au premier et formative au second, tout en établissant la validité de cette nouvelle échelle de mesure à 3 dimensions. Les résultats indiquent également que la crainte de fonder une famille transcende le genre, bien que les raisons sous-jacentes diffèrent entre hommes et femmes [4,10].
Discussion : Cette échelle propose d’enrichir la littérature sur l’harmonisation travail-vie personnelle, offrant un outil pour mieux comprendre et adresser les craintes associées à la parentalité chez les professionnels hautement qualifiés dans un monde du travail contemporain en constante évolution. Des résultats découlent des implications pratiques significatives pour les milieux juridiques canadiens, soulignant la nécessité d'adapter les politiques organisationnelles pour mieux soutenir la parentalité sans sacrifier les aspirations professionnelles. Cette étude soulève également des pistes de recherche futures, notamment quant à l'examen des différences entre les genres concernant les perceptions et les expériences de la parentalité dans des contextes professionnels exigeants.
References: