AIPTLF 2025 - du 8 au 11 juillet 2025
Qualité de Vie :
Du Travail aux Autres Sphères de l'Existence
Session : Santé au Travail et Diversité
Vitalité et idéologies de la diversité dans l’organisation : effets de l’intégration et l’inclusion sur la santé perçue et le sentiment de performance
TISSERANT P. 1
1 2LPN, Université de Lorraine, Metz, France; 2 Département de psychologie de l'Université du Québec à Montréal, Montréal, Canada; 3 (1) Center for Social and Cultural Psychology & (2) Centre Emile Bernheim, Université Libre de Bruxelles, Bruxelles, Belgium
Cette étude propose de tester le modèle des idéologies de la diversité dans les organisations (Tisserant et Leymarie, 2022) en évaluant l’effet de la politique EDI (Egalité – Diversité – Inclusion) menée par une université française sur la santé perçue et le sentiment de performance de ses étudiants, deux indicateurs importants de la qualité de vie pendant les études.
Le modèle des idéologies de la diversité constitue une extension du Modèle d’Acculturation Interactif (MAI ; Bourhis et al, 1997) à plusieurs types de groupes dont la vitalité est ciblée par les politiques EDI, comme les femmes dont la mesure des inégalités professionnelles subies est désormais une contrainte réglementaire pour les entreprises. La notion de vitalité du groupe provient des travaux en ethnolinguistique et traduit la capacité d’un groupe à prospérer dans un contexte intergroupe donné (Bourhis, Sachdev, Ehala & Giles, 2019). Appliquée à la diversité des relations intergroupes d’une organisation, les différences démographiques, de pouvoir ou encore de statut, placent les groupes dans des positions de force vs. faiblesse relatives déterminant ainsi leur vitalité dans ce contexte donné.
Ce modèle est appliqué à la perception que des étudiants ont de la politique EDI menée par leur université pour trois critères déterminant la vitalité des groupes étudiés : le genre, l’origine ethno-raciale et la religion. La mesure de cette perception s’effectue pour quatre idéologies de la diversité dans l’organisation : l’inclusion, l’intégration, l’assimilation et l’exclusion, soit 12 items au total. La santé perçue et le sentiment de performance sont mesurés respectivement à partir de 4 et 3 items empruntés à différentes échelles dont celles de Senécal, Vallerand et Pelletier (1992) ou encore Baker et Siryk (1989).
Les résultats des 2267 questionnaires montrent que les étudiants perçoivent leur université comme promouvant surtout l’inclusion et l’intégration, idéologies de la diversité associées à une meilleure santé perçue et un plus grand sentiment de performance, quel que soit le critère d’appartenance. Les groupes à forte vitalité (hommes, type blanc européen et chrétiens/athées) affichent de meilleurs scores sur la santé perçue et/ou le sentiment de performance que les femmes, les minorités ethno-raciales, les musulmans et autres minorités religieuses, illustrant une inégalité persistante chez les étudiants malgré les politiques EDI.
Ces résultats seront discutés au regard de l’intérêt à considérer les politiques EDI comme un des éléments favorisant la qualité de vie dans les études et au travail, dans un contexte international où ces politiques apparaissent de plus en plus remises en question.
References: