AIPTLF 2025 - du 8 au 11 juillet 2025
Qualité de Vie :
Du Travail aux Autres Sphères de l'Existence
Session : Santé et Souffrance au Travail
Lorsque la violence externe affecte la qualité de vie des travailleurs du secteur de la santé
POIRIER M. 1
1 Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et sécurité du travail (IRSST), Montréal, Canada
Le Bureau international du travail (2003) définit la violence en milieu de travail comme « toute action, tout incident ou tout comportement qui s’écarte d’une attitude raisonnable, par lesquels une personne est attaquée, menacée, lésée ou blessée dans le cadre ou du fait direct de son travail ». La violence est externe lorsque la source provient de l’extérieur, tel que des patients et de leurs proches. Mondialement, son incidence annuelle est estimée à 61,9 % dans ce secteur (Liu et coll., 2019). Or les législations, comme celles du Québec et de la France, obligent les employeurs à identifier et à prendre en charge les risques reliés à la violence en milieu de travail. Ce projet a été initié par une demande provenant de l’association sectorielle et paritaire du secteur de la santé et de l’assistance sociale. En effet, l’association souhaitait développer un argumentaire dans un délai court en se basant sur les principales tendances de la littérature. Cette revue de littérature rapide s’appuie sur le modèle de Job demands-ressources (Demerouti et coll. 2001) qui met en interaction les facteurs de risque organisationnels et individuels qui contribuent à la violence externe au travail. Pour ce faire des revues systématiques sur le sujet ont été repérées dans les bases de données Psyc INFO, Embase, PubMed, Cochrane Library et Social Sci, Search. Les articles devaient être en anglais ou en français et parus entre 2012 et 2024. Les critères d’inclusion se basaient sur la population, soit le personnel de la santé et de l’assistance sociale, l’exposition, soit la violence externe, violence verbale, violence physique, agression, harcèlement. Les outcomes portaient sur les facteurs organisationnels et individuels, les conséquences organisationnelles et individuelles ainsi que les mesures préventives. Étaient exclus les articles qui traitaient de la violence interne. Une base de données End Note a été créée avec 131 articles scientifiques. À la suite du tri, 12 revues systématiques ont été retenues et 7 articles repérés à partir des bibliographies ont été ajoutés au corpus. Les articles sélectionnés l’ont été de manière indépendante. Les documents issus de la littérature grise ont été identifiés en utilisant Google Scholar et OSH Update. Un comité consultatif, composé de partenaires en santé et sécurité et issu du secteur de la santé, a eu l’occasion de commenter le rapport à deux reprises. 1) Les résultats concernant les facteurs organisationnels contributifs à la violence révèlent, la présence de risques psychosociaux du travail tel que la charge de travail élevée et la culture organisationnelle plutôt négative (Edward et coll. 2016). Les facteurs contributifs à la violence provenant des patients sont les problèmes de santé psychologique et l’intoxication (O’Brien et coll. 2024). 2) Les résultats de l’analyse des conséquences dénotent la présence de problèmes de santé psychologiques et physiques comme l’anxiété, la dépression, l’insomnie et les troubles cardiovasculaires chez le personnel de la santé et de l’assistance sociale. Sur le plan organisationnel, les résultats font état d’absentéisme et de rotation de personnel plus élevée (D’Ettorre et coll. 2018). 3) Les mesures préventives recensées ciblent la nécessité de produire une politique, l’implication et le soutien de la direction, l’évaluation du risque, la formation, la prise en charge après un incident et l’importance de la déclaration (Sanders et coll.2023).
References: