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AIPTLF 2025 - du 8 au 11 juillet 2025

Qualité de Vie :
Du Travail aux Autres Sphères de l'Existence

Session :

Le rôle médiateur du sentiment d'efficacité personnelle au travail sur l'anxiété et le bien-être au travail en contexte de la semaine de quatre jours

CÔTÉ J. 1, SAMSON I. 1, LAROCQUE O. 1

1 Université de Sherbrooke, Sherbrooke, Canada

Apport théorique
             La semaine de quatre jours, une modalité de travail flexible en plein essor, suscite un intérêt croissant à l’échelle mondiale (Jahal et al., 2024). De nombreuses études ont examiné les bénéfices organisationnels de cette nouvelle modalité, mais peu d’études, à ce jour, semblent s’être intéressées aux effets individuels. Pourtant, les individus sont une partie intégrante des organisations et peuvent considérablement influencer leur fonctionnement. La condensation du travail créé par le contexte de la semaine de quatre jours (Ilies et al., 2010) pourrait créer des conditions de travail affectant le bien-être des employés et, par conséquent, leur productivité (Dagenais-Desmarais et al., 2018). En raison de la pression accrue pour réaliser les mêmes tâches en moins de temps, les individus pourraient ressentir une augmentation d’anxiété ou une diminution de la confiance dans leur capacité à accomplir le travail attendu (Delaney & Casey, 2022; Russel, 2022). Ainsi, la présente recherche vise à mieux comprendre les relations entre l’anxiété au travail, le sentiment d’efficacité personnelle au travail et le bien-être au travail dans un contexte de la semaine de quatre jours.
Méthodologie
          Cette recherche s’inscrit dans un projet de plus grande envergure auprès d’une entreprise canadienne dans le domaine du jeu vidéo ayant déjà fait l’implantation de la semaine de quatre jours il y a plus de trois ans. Les données ont été collectées auprès de 148 travailleuses et travailleurs par des questionnaires en ligne. Chaque instrument choisi, mesure les construits d’intérêt et possède de bonnes propriétés psychométriques (alpha variant entre 0,90 et 0,92). Des analyses de régression ont été effectuées via l’interface PROCESS (modèle 4) pour SPSS afin de tester le modèle de médiation proposé.
Résultats 
            Les résultats indiquent un lien indirect entre l’anxiété au travail et le bien-être au travail, et ce, en passant par le sentiment d’efficacité personnelle au travail (effet = 0,20, 95 % IC [-0,34; -0,89]). Plus précisément, un niveau d’anxiété au travail élevé tend à réduire le sentiment d’efficacité personnelle au travail, ce qui réduirait le bien-être au travail. L’effet de 0,20 met en lumière l’importance du sentiment d’efficacité personnelle au travail comme une ressource personnelle clé dans la relation entre l’anxiété au travail et le bien-être au travail.
Discussion
            Les employés plus performants sont généralement plus satisfaits de leur vie et de leur travail, et vivent moins de détresse psychologique, ce qui contribue à leur bien-être (Dagenais-Desmarais & al, 2018). Les résultats de cette étude témoignent de l’importance de mettre en place des interventions dans les organisations afin de renforcer le sentiment d’efficacité personnelle au travail de leurs employés afin de diminuer l’influence de l’anxiété au travail sur le bien-être au travail.  Par ailleurs, il est primordial d’identifier et de mettre en œuvre des leviers organisationnels pour réduire directement l’anxiété au travail. En effet, une réduction de l’anxiété contribuerait non seulement à améliorer le sentiment d’efficacité personnelle, mais aussi à soutenir un bien-être au travail durable chez les employés. Ces actions combinées participeraient à créer un milieu de travail plus sain et plus productif.

References:

  • Dagenais-Desmarais, V., Gilbert, M.-H., & Malo, M. (2018). La thèse du travailleur heureux-productif revisitée?: Une analyse par profils. Psychologie du Travail et des Organisations, 24(1), 6 20. https://doi.org/10.1016/j.pto.2017.09.002
  • Delaney, H., & Casey, C. (2022). The promise of a four-day week? A critical appraisal of a management-led initiative. Employee Relations: The International Journal, 44(1), 176 190. https://doi.org/10.1108/ER-02-2021-0056
  • Ilies, R., Dimotakis, N., & De Pater, I. E. (2010). Psychological and physiological reactions to high workloads: implications for well-being. Personnel Psychology, 63(2), 407–436. https://doi.org/10.1111/j.1744-6570.2010.01175.x
  • Jahal, T., Bardoel, E. A., & Hopkins, J. (2024). Could the 4?day week work? A scoping review. Asia Pacific Journal of Human Resources, 62(1), e12395. https://doi.org/10.1111/1744-7941.12395
  • Russel, E., Murphy, C., & Terry, E. (2022). What leaders need to know before trying a 4-Day Work Week. Harvard Business Review. https://hbr.org/2022/05/what-leaders-need-to-know-before-trying-a-4-day-work-week