Les fonctionnaires pénitentiaires disposent dans leur environnement certaines ressources à caractère social et organisationnel (e.g., activées para-professionnelles, soutien financier pendant les fêtes) qui peuvent les aider à contrer les exigences de leur activité du travail accompli au sein de la détention. Les Associations professionnelles organisent au profit de ces fonctionnaires des activités artistiques et sportives, constituant une opportunité pour entretenir des relations sociales entre collègues et avec les supérieurs hiérarchiques (DGAPR, 2020). La présente étude s’intéresse au rôle du climat de travail dans la santé psychologique des fonctionnaires pénitentiaire. Il vise également à montrer en quoi la satisfaction des trois besoins fondamentaux de l’autonomie, de la compétence et de l’affiliation sociale pourrait façonner le lien entre le climat du travail d’une part et le bien-être au travail et la détresse au travail d’autre part. En ce sens, il est attendu que la climat de travail influence le bien-être psychologique et la détresse psychologique des fonctionnaires pénitentiaires et que la satisfaction des besoins fondamentaux joue un rôle médiateur dans cette influence. L’étude s’inspire du modèle prédictif de la santé psychologique au travail de Boudrias et al. (2011, 2014), du modèle de mesure bidimensionnel de la santé psychologique au travail, qui traite cette dernière avec une approche holistique incluant à la fois les manifestations positives et négatives (i.e., bien-être au travail, détresse au travail) (Gilbert et al. 2011) et des travaux de recherche antérieurs dans ce domaine. (e.g., Bakker & Demerouti., 2014 ;  Desrumaux et al. 2015 ; Khaoudi, 2020 ; Thierrault et al., 2014). La collecte des données est réalisée par un questionnaire auto-rapporté contenant des instruments de mesure des variables d’étude (e.g., l’échelle de Roy de l’évaluation du climat de travail, 1989) auprès de N= 1066 fonctionnaires pénitentiaires (i.e, 168 femmes, 898 hommes) œuvrant dans 26 prisons de quatre régions du Maroc (i.e., Rabat-Salé-Kenitra, Casablanca-Settat, Fès-Meknès, Marrakech-Safi). Des analyses de régression avec le modèle achminatoire sont réalisées afin de vérifier les hypothèses. Les résultats obtenus rapportent que le climat du travail favorise le bien-être psychologique et qu'il atténue la détresse psychologique des fonctionnaires pénitentiaires. De plus, la satisfaction des besoins de l’autonomie, de la compétence et de l’affiliation sociale joue un rôle médiateur dans le lien unissant le climat de travail, le bien-être au travail et la détresse au travail de ces employés. Ces résultats concordent avec ceux d’une étude réalisée par Gilbert et al. (2006), qui souligne l’existence d’un lien positif entre le climat psychologique au travail et la santé psychologique au travail. Il s’ensuit par ailleurs que ces besoins fondamentaux jouent un rôle médiateur entre le climat et le bien-être au travail et ils affaiblissent le niveau de la détresse au travail. En termes d’implications, l’étude suggère l’importance du climat de travail et de l'amélioration des qualité de relations interpersonnelles comme un facteur de protection de la santé psychologique des fonctionnaires pénitentiaires.