Les cellules de crise sont mises en place pour répondre à des situations d’urgence tout en assurant la continuité des activités essentielles. La gestion du traumatisme psychologique dans ces contextes repose sur un modèle en trois étapes, qui aide à comprendre comment les individus – en particulier les salariés impliqués – intègrent et surmontent un événement traumatique (Joubrel et Doucet, 2008). L’objectif ultime est de permettre à chaque individu de reconstruire un sens à cet événement et de l’intégrer dans son histoire personnelle, de manière qu’il n’envahisse pas son quotidien.
Durant les manifestations de 2024 en Nouvelle-Calédonie, notre service de Prévention et Santé au Travail était face à une demande de mise en place d'une cellule de crise pour maintenir le lien au travail. Cette communication explore l’exemple d’une cellule de crise mise en place au service d’une équipe de chercheurs en sciences fondamentales et leurs équipes supports. Elle met en avant le rôle du travail comme levier central de résilience post-traumatique.  
Le retour au travail, en tant qu’espace de reconstruction psychologique et de réintégration sociale, constitue un cadre sécurisant (Bowlby, 1969) et un vecteur de reconnexion sociale. Ce processus permet aux individus de retrouver un sentiment d’appartenance à un collectif (Dejours, 1980, 2009). Cette cellule de crise, construite dans un contexte de crise majeure, illustre comment le travail peut devenir un vecteur essentiel de maintien et de reconstruction des liens psychologiques et sociaux afin de maintenir les salariés dans l’emploi.

Méthodologie 
Un dispositif d’accompagnement psychologique a été mis en place à distance depuis la métropole entre mai et juin 2024. Il reposait sur des entretiens de groupe menés en visioconférence (via Teams) auprès de volontaires – chercheurs, étudiants et personnels supports – répartis en 4 groupes thématiques. L’analyse repose sur une lecture clinique et organisationnelle des échanges recueillis, à travers une approche d’analyse de discours.

Résultats 

Discussion 
Le retour au travail apparaît ici comme espace de réintégration sociale, vecteur de résilience et de maintien dans l’emploi. L’intervention révèle aussi des enjeux forts d’interculturalité avec la nécessité d’adapter les modalités d’intervention à distance (décalage horaire, conditions techniques, enjeux culturels). La cellule de crise devient alors un objet hybride, à la croisée du soin psychique et du soutien organisationnel.

 
Cette étude de cas met en lumière le potentiel du travail comme levier thérapeutique dans un contexte de violence collective. Elle ouvre des pistes pour penser des dispositifs d’accompagnement psychologique à distance adaptés à des réalités territoriales, sociales et culturelles complexes, dans une visée de prévention durable et de soutien à l’employabilité.