En 2020, le numérique représentait 2,5 % de l’empreinte carbone annuelle de la France et 10 % de sa consommation électrique. Face à ce constat, la transformation numérique responsable se présente comme une évolution récente qui intègre les principes de responsabilité sociale dans les stratégies numériques des entreprises. Il s’agit d’adopter une approche éthique et durable dans l’utilisation des technologies numériques, en prenant en compte leur impact sur l’environnement, la société et les individus. Ce concept répond à une prise de conscience croissante des conséquences écologiques du numérique (comme l’empreinte carbone des centres de données) et de la nécessité de protéger les droits des utilisateurs (comme le respect de la vie privée). Des exemples concrets de la transformation numérique responsable incluent l'éco-conception des services numériques, la gestion durable des données, l'inclusion numérique  et la protection des données personnelles (mettre en œuvre des pratiques de gestion des données qui respectent la confidentialité et les droits des utilisateurs, en conformité avec des réglementations comme le RGPD).

Problématisation
Incitée par un ensemble d’avancées en électronique, en informatique, et en télécommunications (Geoffron, 2017), la transformation numérique est porteuse de nombreuses opportunités au regard de l’amélioration des processus et des performances organisationnelles. Le numérique contribue à la transition écologique par son apport technique d’optimisation des ressources, le « smart », mais aussi de biens d’autres façons (Demailly et al., 2017). Dans le contexte universitsire, ces questions prennent une dimension particulière car les universités jouent un rôle crucial dans la formation de citoyens responsables. Pourtant, les avancées en la matière restent contrastées. D’un côté, le numérique a impulsé des innovations majeures dans l’enseignement supérieur: des dispositifs sont mis en place pour soutenir les enseignants dans l’intégration de nouveaux outils pédagogiques. D’un autre côté, force est de constater qu’à différents niveaux, les acteurs des établissements universitaires ont une utilisation moindre du potentiel numérique dont ils disposent (Doguet et Tamayo, 2021). Pour les étudiants, ce constat dépend grandement de leur niveau d’apprivoisement de l’outil informatique durant leurs années de collège et de lycée. Il est clairement nécessaire de développer une culture numérique au sein des universités. Mocquet (2018) souligne l'importance de la conduite du changement organisationnel étant donné que l'adoption du numérique transforme les pratiques administratives et logistiques, avec l'automatisation des tâches répétitives et la digitalisation des processus bureaucratiques. ?Les universités se trouvent dans l’obligation de repenser leurs méthodes de management et d’organisation afin de bien gérer leur transition numérique en respectant leur engagement socialement responsable. Face à ce constat, la question suivante émerge : pourquoi la transformation numérique responsable est-elle considérée comme un organisationnel nécessaire au sein des universités ? Mobilisant le cadre théorique de Autissier et Moutot (2016) sur la conduite du changement, ce travail a pour objectif premier de réaliser un état des lieux des connaissances sur la transition numérique responsable dans le milieu universitaire français afin de faire émerger des problématiques qui feront l’objet de futures analyses empiriques.