AIPTLF 2025 - du 8 au 11 juillet 2025
Qualité de Vie :
Du Travail aux Autres Sphères de l'Existence
Session :
Effet du harcèlement moral sur le bien-être des employés dans les services communaux de la ville de Niamey au Niger
ALFAZAZI I. 1, BELHAJ A. 2
1 Université Abdou Moumouni de Niamey, Niamey, Niger; 2 Ecole Supérieure de Psychologie Casablanca, Casablanca , Morocco
De nos jours, le harcèlement moral au travail se révèle comme comportement agressif, voire même déshumanisant de l’être humain (Desrumaux et al., 2015). Par harcèlement moral au travail, est entendue une conduite abusive portant atteinte à la dignité ou à l’intégrité psychique d’une personne, mettant en péril son emploi ou dégradant le climat de travail (Hirigoyen, 1998). Ce harcèlement peut être l’objet d’une intentionnalité malveillante ou déclenchée au niveau des interactions ayant lieu dans l’environnement organisationnel (Salin, 2003). Quant au bien-être, il est considéré selon ses dimensions hédoniques en termes de satisfaction personnelle de vie, et eudémoniques en termes de fonctionnement optimal et de réalisation de soi (Dagenais-Desmarais & Savoie, 2012).
Dans le contexte nigérien, le harcèlement moral au travail reste une question d’actualité malgré l’absence d’études et le manque de statistiques officielles. Les médias rapportent des situations dans lesquelles des comportements de harcèlements à l’endroit des agents en poste de travail. L’organisation communale se pose comme un milieu dans lequel sont identifiés ces comportements et les conflits qu’ils génèrent en conséquence.
Dans ce cadre, la présente étude porte sur l’examen de l’effet du harcèlement moral sur le bien-être des employés dans les services communaux de la ville de Niamey. Plus précisément, nous cherchons à vérifier l’hypothèse selon laquelle le harcèlement moral de type intentionnel a un fort impact sur le bien-être des employés qu’un harcèlement de type interactionnel.
Pour ce faire, un questionnaire a été administré auprès d’un échantillon de convenance composé de 359 agents exerçant dans les services communaux de la ville de Niamey. De plus, le bien-être au travail a été évalué à l’aide de l’échelle de mesure de Gilbert et al. (2011), alors que le harcèlement moral a été mesuré par la version révisée du Negative Acts Questionnary (NAQ-Revised ; Einarsen et al., 2009).
Les résultats de l’analyse de régression montrent que le harcèlement moral de type interactionnel affecte le bien-être des employés (β = -.15, p = .004, R²aj= .02) ; ce qui représente une taille d’effet faible (f² = .02). Il en ressort en outre que le harcèlement moral de type intentionnel affecte le bien-être des employés (β = -.24, p < .001, R²aj = .05) ; ce qui représente une taille d’effet forte (f² = .05). Ainsi, les résultats confirment notre hypothèse et allant dans le même sens des études de Desrumaux et al., (2015) et de Laura (2020) qui rapportent qu’il existe un lien négatif entre le harcèlement moral et le bien-être au travail à travers l’intention de porter atteinte à la santé des employés.
Par ailleurs, ces résultats sont discutés et analysés à l’aune des études antérieures et du contexte de l’étude, notamment que l’exposition des employés communaux au harcèlement moral parait se dérouler dans une organisation régulée par deux formes d’autorité, l’une normative et l’autre politique. Un aspect qui importe de scruter, notamment au croisement de la dimension culturelle qui est une constante dans la vie sociale au Niger. De plus, la ville de Niamey étant une institution fortement politisée avec un environnement culturel spécifique, la forme d’autorité politique a un effet sur la manifestation du harcèlement moral de type intentionnel, d’où la taille d’effet forte.
Mots clés : harcèlement moral au travail ; harcèlement moral intentionnel et interactionnel ; bien-être au travail, communes.
References: