AIPTLF 2025 - du 8 au 11 juillet 2025
Qualité de Vie :
Du Travail aux Autres Sphères de l'Existence
Session : Session posters 3 - 10 juillet de 10h30 à 11h00
Analyse des dynamiques collectives entrepreneuriales féminines à Kinshasa : Motivations, obstacles, attentes et résilience
MAYALA BASINSA L. 1, TUNGISA KAPELA D. 1, CLOSON C. 1
1 Université libre de Bruxelles, Bruxelles, Belgium
Contexte
Les femmes sont particulièrement vulnérables à la pauvreté, représentant une proportion disproportionnée des populations vivant sous le seuil de pauvreté à l’échelle mondiale. En République démocratique du Congo (RDC), cette disparité est encore plus marquée, avec 61,1 % des femmes vivant dans la pauvreté contre 51,3 % des hommes (Anki Yambare et Dukken Gaphi Ossouna, 2020). Face à ce défi, de nombreuses femmes congolaises se tournent vers l’entrepreneuriat informel pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille. Ce recours s’explique par des obstacles tels que le chômage, la discrimination professionnelle et l’exclusion du marché du travail. Cependant, cet entrepreneuriat reste limité par un faible rendement et l’absence de soutien institutionnel (d’Andria et Gabarret, 2016 ; Brière, Auclair et Tremblay, 2017).
Introduction théorique
L’entrepreneuriat collectif, en tant que modèle d’économie sociale et solidaire, est souvent présenté comme une alternative efficace pour améliorer la performance économique des femmes entrepreneures. Ce modèle permet de mutualiser les ressources, de réaliser des économies d’échelle, et d’accéder à des opportunités économiques autrement inaccessibles, comme l’achat groupé et la négociation des prix (Memdjofeng Toche, 2020 ; BIT, 2020). En outre, il constitue un levier potentiel pour lutter contre la pauvreté en s’appuyant sur la force collective et les dynamiques de coopération. Pourtant, ce modèle reste peu développé en RDC (Agapitova, Apedo-Amah, Tinsley, 2020), limitant son impact potentiel sur la réduction de la pauvreté et l’autonomisation des femmes.
Problématique
Malgré l’intérêt croissant pour l’entrepreneuriat collectif en tant que solution pour réduire les inégalités économiques de genre en RDC, de nombreuses inconnues subsistent. Quels sont les freins socioculturels, institutionnels et économiques qui limitent l’adoption de ce modèle par les femmes entrepreneures ? Quelles sont leurs motivations et leurs besoins spécifiques pour envisager une transition vers l’entrepreneuriat collectif, notamment dans le contexte urbain de Kinshasa, où se concentrent de nombreuses initiatives informelles ? En l’absence de données approfondies sur ces questions, il devient essentiel de comprendre les facteurs contextuels et individuels qui influencent les dynamiques d’engagement des femmes dans l’entrepreneuriat collectif.
Proposition de recherche
Méthode
Cette recherche s’appuie sur une enquête de terrain menée auprès de femmes actives dans le commerce ou dans de petites activités génératrices de revenus, qu’elles exercent individuellement ou collectivement. Des entretiens biographiques seront réalisés, accompagnés de lignes du temps, afin de retracer leurs parcours, d’analyser l’évolution de leurs pratiques et d’identifier les obstacles rencontrés. Ces entretiens permettront également d’explorer leurs perceptions de l’entrepreneuriat ainsi que leur propre définition de la réussite.
Discussion
Cette recherche vise à comprendre les vécus de femmes entrepreneures et à explorer dans quelle mesure les dynamiques collectives peuvent favoriser leur autonomisation. Elle ambitionne également de questionner la pertinence de transposer les modèles classiques de l’entrepreneuriat aux réalités spécifiques des femmes kinoises.
References: