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AIPTLF 2025 - du 8 au 11 juillet 2025

Qualité de Vie :
Du Travail aux Autres Sphères de l'Existence

Session :

Que se cache-t-il derrière le paravent d’un jeu de pouvoir ? Le cas d’une intervention au sein d’une section syndicale

BRIEC C. 1,2

1 CNAM, PARIS, France; 2 Alternatives ergonomiques, PARIS, France

Résumé
Cette contribution cherchera à partir d’une intervention réalisée dans le cadre d’une thèse en psychologie du travail, et plus particulièrement en Clinique de l’activité (Briec, 2013), à interroger la question du jeu de pouvoir entre les acteurs engagés dans le dispositif.

L’intervention a été menée au sein d’une section syndicale départementale d’un syndicat d’enseignants (le SNUIPP-FSU[1]). Sans entrer dans le détail, nous soulignerons que celle-ci s’est inscrite dans une perspective développementale (Clot, 2000 ; 2008a ; 2008b ; Kostulski & al, 2011), c’est-à-dire qu’elle a cherché à soutenir le développement du pouvoir d’agir des syndicalistes volontaires pour participer, sur leur milieu de travail, sur l’organisation du travail et sur eux-mêmes.

Pour développer le pouvoir d’agir des professionnels, l’intervention est envisagée comme un dispositif à deux niveaux : un premier qui concerne les commanditaires qui ont sollicité l’intervention (dirigeants, représentants du personnel…) et un second qui se compose des professionnels intéressés par la commande. Ces professionnels, sollicités pour constituer un groupe, sont engagés dans un travail d’analyse de leur activité et de leur métier[2]. En l’occurrence, la méthode des autoconfrontations (Clot, 2005) a été mobilisée pour travailler avec les syndicalistes volontaires. Puis il s’agit d’installer des dialogues ente les professionnels de ces deux niveaux pour qu’il y ait potentiellement un développement du milieu.

Cette intervention a duré plus de deux ans et a suscité un véritable engagement mais quand elle atteignait quasiment son terme, elle s’est interrompue. Autrement dit, au moment où nous cherchions à engager des dialogues entre les professionnels de ces deux niveaux, l’action s’est enlisée.

C’est en cherchant à comprendre ce qui s’était produit qu’est apparue la question de l’organisation. Cette impossibilité à poursuivre le dialogue sur l’organisation du travail, alors que nous pensions être dans un milieu acquis à l’idée de transformation et avoir réuni les conditions favorables pour y parvenir en intégrant notamment la personne incarnant la fonction de secrétaire départemental au groupe, nous a amenée à regarder ensuite sous un autre angle les éléments d’analyse construits par les syndicalistes et les mésaventures rencontrées pour déployer l’intervention. C’est ainsi que des spécificités de l’organisation se sont révélées.

L’hypothèse que le flou de l’organisation du travail serait lié à certains principes fondateurs du syndicat (avoir un fonctionnement démocratique et avoir une pluralité de tendance) permet de mieux comprendre les raisons qui ont pu conduire à la suspension de l’intervention.

Cette hypothèse permettrait de soutenir un autre regard sur ce qui pourrait être lu comme une forme de jeu de pouvoir entre les différents acteurs et garants de l’organisation. C’est ce que nous proposons de mettre en débat au cours de ce symposium.



[1]Le Syndicat National Unitaire des Instituteurs, Professeurs des écoles et Pegc qui est affilié à la Fédération Syndicale Unitaire, premier syndicat des personnels de l’éducation nationale et de la fonction publique d’Etat. Pour plus de précisions, on peut se référer aux ouvrages suivants : Aschieri, 2006 ; Bouillon, 2008 ; Geay, 2005.

[2] Pour plus de précisions, il est possible de se référer aux textes suivants : Clot, 2008a, 2008b, 2005.

References:

  • Aschieri, G. 2006. Qu’est-ce que la FSU ? Paris, L’Archipel (1ère édition 2002) Bouillon, F. 2008. « Avant- propos : un colloque pour comprendre et transmettre », in R. Szajnfeld (dir.). Actes du colloque : la naissance de la FSU, Paris, Co-édition Les Lilas - Nouveaux Regards – Syllepse, 5-8 Briec, C. 2013. « Syndicalisme : la dimension impersonnelle à l’épreuve. Le cas d’une section départementale du SNUIPP – FSU », Thèse de doctorat de Psychologie, Paris, Cnam. Clot, Y. 2008a. Travail et Pouvoir d’agir, Paris, Presses Universitaires de France Clot, Y. 2008b. « La recherche fondamentale de terrain : une troisième voie », Education permanente, (2008-4 n° 177). Clot, Y. 2005. « L’autoconfrontation croisée en analyse du travail : l’apport de la théorie bakhtinienne du dialogue », in L. Filliettaz ; J.-P. Bronckart (dir.). L’analyse des actions et des discours en situation de travail. Concepts, méthodes et applications, Louvain, Peters, 37-55. Clot, Y. 2000. La fonction psychologique du travail, Paris, Presses Universitaires de France (1ere édition 1999). Geay, B. 2005. Le syndicalisme enseignant, Paris, La Découverte, (1ère édition : 1997). en clinique de l’activité : une intervention dans le champ de l’éducation surveillée », @ctivités, vol. 8, 1, 129-145, [en ligne] http://www.activites.org