Cette communication a pour objectif de faire un tour d'horizon sur les relations qui existent entre la Qualité de vie de au Travail et l'interface travail-hors travail. Traditionnellement, la QVT est pensée comme résultant de plusieurs caractéristiques du contexte professionnel et organisationnel. L'interface travail-hors travail, plus particulièrement nommée conciliation des sphères de vie dans ce cadre-là, représente une composante de la QVT selon la définition de l'accord national interprofessionnel ANI QVT-EP qui a servi de base à la démarche QVT proposée par l'ANACT (ANACT & Pelletier, 2017; Renard & Zimmerman, 2020). Dans cette perspective, l'interface travail-hors travail est considérée comme un des facteurs de la QVT. Une précision importante concernant la QVT qui est soulignée dans l'ANI QVT-EP et dans les travaux de l'ANACT est que la QVT est subjective. Une même situation ne sera pas évaluée de la même manière par deux individus différents, en particulier car ils n'accorderont pas la même importance aux éléments de la situation (Dupuis et al., 2019). Ainsi, certains aménagements proposés pour améliorer la conciliation des spéhères de vie pourraient d'avoir aucun effet sur la QVT de certains individus. D'un autre côté, un individu qui perçoit une bonne QVT aura tendance à reporter cette perception sur l'ensemble des dimensions qui la compose. Ainsi, l’interface travail-hors travail peut également être une conséquence de la QVT générale. L'étude de cette relation rétroactive entre les deux phénomènes constitue un enjeu important dans l’évaluation de l’efficacité des dispositifs organisationnels.

En effet, la prise en considération de la dynamique opérant entre la QVT et l’interface travail-hors travail est un levier indispensable pour penser des organisations de travail fonctionnelles pérennes. Ainsi, les situations vécues doivent pouvoir être réajustées en permanence et cela ne peut passer que par une autonomisation des opérateurs vis à vis de leurs conditions de travail générales.

Ainsi, cette communication alimentera, en particulier, la réflexion sur les processus d’intégration de l’interface travail-hors travail dans la stratégie organisationnelle et proposera une modélisation de cette relation complexe, bilatérale et dynamique qui existe entre QVT et interface travail-hors travail.

References:

• Pelletier, J., & Anact, C. (2017). Agir sur la qualité de vie au travail: Identifier les enjeux et sensibiliser les acteurs-Poser un diagnostic-Rechercher des solutions par l'expérience-Déployer et pérenniser la démarche. Editions Eyrolles.
• Renard, L., & Zimmermann, B. (2020). Gute Arbeit et qualité de vie au travail. Catégoriser la qualité du travail en France et en Allemagne. Sociologie, (4), 367-384.
• Dupuis, G., Tousignant-Groulx, J., & Bonneville-Hébert, N. (2019). Qualité de vie au travail et épuisement professionnel, l’une peut-elle aider à prévenir l’autre?. Psychologie du Travail et des Organisations, 25(2), 100-115.