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AIPTLF 2025 - du 8 au 11 juillet 2025

Qualité de Vie :
Du Travail aux Autres Sphères de l'Existence

Session : Session posters 1 - 9 juillet de 10h30 à 11h00

Soutien à l’autonomie chez les mères retournant au travail : Étude préliminaire sur le rôle du superviseur et du partenaire romantique sur l’épanouissement au travail

HUPPÉ A. 1, MARCOUX A. 1, LAURIN J. 1

1 Université de Montréal, Montréal, Canada

Apport théorique

En 2019, 88.4% des mères canadiennes étaient susceptibles de retourner au travail après un congé parental (Choi, 2023). Ce type de transition semblerait apporter son lot d’émotions difficiles pour les nouvelles mères, ce qui a le potentiel d’influencer leur équilibre de vie (Fisher et al., 2016). L’épanouissement au travail est un «état psychologique» semblant être corrélé à la proactivité dans le développement professionnel et le rendement au travail, soit des «comportements adaptatifs» au travail. La vitalité et l’apprentissage au travail sont les deux éléments qui le composent (Porath et al., 2012). Les mères retournant au travail après plusieurs mois d’absence dû à un congé parental pourraient ainsi bénéficier de cet état d’épanouissement. D’ailleurs, le besoin d’autonomie, soit se sentir apte d’agir et de penser authentiquement sans ressentir de contrainte provenant des autres ou de soi-même (p.ex., La Guardia et Patrick, 2008), serait lié à la vitalité au travail (Muraven et al., 2008). Aussi, il semblerait y avoir un lien entre l’apprentissage au travail et la satisfaction du besoin d'autonomie (Vansteenkiste et al. 2006). Selon la théorie de l’autodétermination, le soutien à l’autonomie perçu de la part des personnes qui nous entourent serait un facteur influençant le bien-être des individus et plus particulièrement lors de transitions importantes (p.ex., Russel et Bray, 2010). Le partenaire romantique et le superviseur au travail devraient influencer le bien être des mères (Feeney et Collins, 2015; Gilbreath et al., 2004). Ainsi, le partenaire romantique à la maison et le superviseur au travail seraient des acteurs pouvant potentiellement offrir un environnement soutenant l’autonomie et ceci influencerait possiblement un retour au travail harmonieux chez celles-ci.

Méthodologie

Dans cette étude préliminaire, 220 nouvelles mères ont complété le Perceived Autonomy Support Scale for Employees (Moreau et Mageau, 2011) et une version adaptée du même questionnaire pour le partenaire romantique avant leur retour au travail (T1). Ce premier questionnaire proposait aux participantes de repenser aux interactions eues avec leurs superviseurs et leurs partenaires romantiques depuis les dernières semaines de travail, avant et pendant leur congé (principalement rétrospectif pour les superviseurs). Ensuite, les mères ont débuté le Thriving Scale (Porath et al., 2012) en moyenne 84 jours après leur retour au travail (T2).

Résultats principaux

À la lumière des analyses préliminaires, le soutien à l’autonomie perçu par les mères de la part de leur superviseur (T1) prédit significativement et au-delà du soutien du partenaire romantique les deux composantes de l’épanouissement au travail (T2), soit l’apprentissage (β= .427, p < .001) et la vitalité (β= .356, p = .002). Lorsque les deux variables de soutien à l’autonomie perçu compétitionnent ensemble dans le modèle, le soutien à l’autonomie des partenaires romantiques n’est pas lié aux variables d’épanouissement au travail (βapprentissage= -.045,  p = .689 ; βvitalié= .043, p = .706). Il semblerait que le superviseur soit l’acteur le plus important entre les deux sources de soutien à l’autonomie pour prédire l’épanouissement au travail des mères en contexte de la transition du retour au travail suivant leur premier congé parental. Ce résultat nuance les études qui soulèvent l’importance des relations romantiques dans l’accomplissement des femmes au travail (p.ex., Barth et al., 2016).

References:

  • Choi, Youjin. (2023, 22 mars). La probabilité et le moment du retour au travail des mères après un congé parental. Statistique Canada. Consulté le 14 septembre 2024 sur https://doi.org/10.25318/36280001202300300002-fra
  • Russell, K. L. et Bray, S. R. (2010). Promoting self-determined motivation for exercise in cardiac rehabilitation: the role of autonomy support. Rehabilitation Psychology, 55(1), 74. https://doi.org/10.3389/feduc.2018.00095
  • Fisher, G. G., Valley, M. A., Toppinen-Tanner, S. et Mattingly, V. P. (2016). Parental Leave and Return to Work. Dans C. Spitzmueller & R. A. Matthews (Eds.), Research Perspectives on Work and the Transition to Motherhood (p. 129 148). Springer International Publishing. https://doi.org/10.1007/978-3-319-41121-7_7
  • Porath, C., Spreitzer, G., Gibson, C. et Garnett, F. G. (2012). Thriving at work: Toward its measurement, construct validation, and theoretical refinement. Journal of Organizational Behavior, 33(2), 250-275.https://doi.org/10.1002/job.756
  • Moreau, E. et Mageau, G. A. (2011). Promoting the psychological health of medical residents: The importance of autonomy support, self-concordance, and self-awareness. Manuscript soumis pour publication, Université de Montréal, Québec, Canada.
  • La Guardia, J. G. et Patrick, H. (2008). Self-determination theory as a fundamental theory of close relationships. Canadian Psychology / Psychologie canadienne, 49(3), 201–209. https://doi.org/10.1037/a0012760
  • Muraven, M., Gagné, M. et Rosman, H. (2008). Helpful self-control: Autonomy support, vitality, and depletion. Journal of experimental social psychology, 44(3), 573-585. http://dx.doi.org/10.1016/j.jesp.2007.10.008
  • Vansteenkiste, M., Lens, W. et Deci, E. L. (2006). Intrinsic versus extrinsic goal contents in self-determination theory: Another look at the quality of academic motivation. Educational Psychologist, 41(1), 19–31. https://doi.org/10.1207/s15326985ep4101_4
  • Feeney, B. C. et Collins, N. L. (2015). Thriving through relationships. Current opinion in psychology, 1, 22-28. http://dx.doi.org/10.1016/j.copsyc.2014.11.001