Les personnes sans emploi sont victimes de stigmatisation et sont discriminées dans l’accès à l’emploi (D’hert et al., 2024). Cela découle notamment du fait qu’elles sont pour partie considérées responsables de leur situation. Pour ces raisons, nous cherchons à comprendre l’influence de la contrôlabilité associée à la situation d’emploi sur le jugement porté à l’égard des individus via une étude de testing (n = 167, Ho et al., 2011 ; Norlander et al., 2020). Pour ce faire, les participant·es se sont vu présenter des CVs identiques en tout point, hormis la situation d’emploi des candidats : l’un d’eux était actuellement en emploi tandis que les deux autres étaient sans emploi. Parmi ces deux profils, l’un était au chômage pour cause de faillite de l’entreprise (attribution externe) tandis que le second l’était pour cause de licenciement (attribution interne). Alors que le candidat actuellement sans emploi pour cause de licenciement est victime d’une stigmatisation criante, on observe que cette dernière s’atténue lorsque l’on met l’accent sur la cause externe du chômage (i.e. faillite de l’entreprise) puisque la situation est considérée comme plus à même d’avoir été causée par le hasard et la malchance. Toutefois, cela ne suffit pas à placer le candidat sans emploi pour cause de faillite et le candidat actuellement en emploi sur un pied d’égalité. En effet, nos résultats montrent que ce dernier est plus susceptible d'être sollicité pour un entretien d’embauche, mais également d'être embauché par la suite. Ainsi, il semblerait que l’étiquette "chômage" soit suffisante pour diminuer les chances d’insertion professionnelle des individus puisque les difficultés d’insertion professionnelle de cette population peuvent persister en raison de la condition d’emploi mais également de l’origine du chômage.

References:

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