AIPTLF 2025 - du 8 au 11 juillet 2025
Qualité de Vie :
Du Travail aux Autres Sphères de l'Existence
Session : Session posters 1 - 9 juillet de 10h30 à 11h00
Environnement de travail toxique et risque d'agression: recherche dans le secteur de la santé en Italie
COLOMBO L. 1, BUSCEMA F. 1, CONVERSO D. 1, CORRIERI L. 1, GUIDETTI G. 1, SOTTIMANO I. 1
1 Département de psychologie, Université de Turin, Torino, Italy
L'agression sur le lieu de travail est définie comme des actes physiques et verbaux préjudiciables à l'encontre d'un travailleur (Cheng et al., 2020). Le phénomène de la violence est observé dans tous les secteurs d'activité, toutefois, les études montrent une fréquence des agressions plus élevée dans le secteur de la santé (Mento et al., 2020; Hoyle et al., 2018).
Des études ont montré que plus de 60 % des travailleurs de la santé ont subi des agressions de la part de patients ou de visiteurs (Liu, Gan, Jiang et al, 2019), et les incidents d'agression ont particulièrement augmenté depuis COVID-19.
Dans le contexte des soins de santé, l'agression verbale est la forme de violence la plus fréquente. Toutfois, ce type d'incident n'est pas considéré comme méritant d'être signalé, ce qui se traduit par un pourcentage d'incidents non signalés ou insuffisamment signalés (Toska, et al., 2023).
Kahn (1990) souligne le rôle d'un environnement de travail positif, la disponibilité des ressources et le soutien social dans la réduction des incidents d'agression et l'amélioration du bien-être. Au contraire, un environnement de travail négatif (ou toxique), qui favorise le stress au travail, empêche le travailleur de fournir une réponse adaptée en cas d'agression. L'agression est donc tolérée et gérée de manière indépendante, comme s'il s'agissait d'un problème individuel et non organisationnel (Beattie et al., 2018).
Cette étude analyses la relation entre les aspects d’un climat toxique (S-NAQ, Balducci et al, 2010) et conflictuel (MOHQ, Avallone et Paplomatas, 2005), le soutien social et la confiance dans les relations organisationnelles (verticales et horizontales) (COPSOQ, Llorens et al., 2019), et l'agression verbale (item unique) perpétrée par des patients et des membres de la famille. Notre hypothèse est que l'agression verbale diminue en présence de ressources et augmente en présence d'un climat organisationnel négatif.
L'échantillon de l'étude était composé de 421 travailleurs de la santé (environ 50 % de la population de l'hôpital): 129 hommes, 291 femmes; 34% infirmières, 29,5% personnel administratif, 17,6% médecins, 13,5 assistants sociaux et travailleurs sociaux, 4% personnel de soutien, 1,4% ostéopathes.
Les données ont été analysées avec IBM SPSS 29.
L’agressions verbal présent une corrélation positive avec la perception d'un environnement de travail toxique (r .37 ; p. .01) et le climat de conflit (r .30 ; p. .01) et une corrélation négative avec le soutien social (r -.13 ; p. .05) et la confiance dans les relations au sein de l'organisation (r -.25 ; p. .01).
Les résultats de la régression multiple (R-square .18) montrent que l'agression verbale a une relation significative avec la perception d'un environnement de travail négatif: environnement toxique (β .34; sig .001) et climat conflictuel (β .12; sig .03).
Les résultats de l’étude confirme partiellement notre hypothèse: un environnement de travail négatif, caractérisé par la marginalisation, l'exclusion, les insultes, les critiques, les plaisanteries, les réactions hostiles des autres, les ragots, augmente le risque d'agression verbale. Les organisations devraient garantir un climat de travail positif, parce-que un environnement de travail négatif et stressant réduit la capacité des travailleurs à faire face efficacement aux demandes parfois excessives des patients.
References: