Après des années marquées par l'essor du télétravail et du travail hybride, aujourd'hui plusieurs grandes entreprises dans le monde (cf. Amazon, Disnet, Tesla) et en France choisissent d'interdire le télétravail et rappellent les personnes sur leur lieu de travail, dans la conviction que le rapprochement physique des salariés faciliterait le lien psychologique avec l'entreprise. Cepedant cette contre-tendance semble aller à l'encontre des préférences des personnes envers des modes de travail flexibles permettant un meilleur équilibre entre les domaines de vie (Giunchi et al., 2024 ; Tremblay, 2024). Nous supposons que l'ajustement au monde de travail serait majeur chez les travailleurs en mode hybride plutot que chez les personnes travaillant toujours en présentiel. De plus, nous supposons que le lien psychologique avec son lieu de travail,notamment l'attachement au  lieu de travail,ne dépendrait pas du mode de travail en lieu-meme,mais plutot de l'ajustement entre le travailleur et son mode de travail. 

Objectif:
L'objectif de cette étude est de vérifier les différences entre ajustement au mode de travail et leur attachement au lieu de travail.

Méthode:
Les données ont été recueillies à l'aide d'un questionnaire auto-rapporté diffusé auprès d'un échantillon de 211 travailleurs, dont la plupart étaient des femmes (139, 65,88%), avec un age moyen de 36,51 ans, dont 86 travaillant en présentiel et 125 en mode hybride. Concernant la procédure, le questionnaire a été diffusé via les réseaux sociaux et par mail en utilisant la méthode de la boule de neige. Le questionnaire contenait une partie de présentation de l'étude et de ses objectifs, avec le rappel du respect des régles du RGPD ; une partie avec des questions sociodémographiques et professionnelles ; enfin une troisième partie consacrée aux diférentes échelles utilisées pour investiguer les variables psychologiques de l'étude, notamment l'ajustement au mode de travail, mesuré à l'aide de l'échelle de Van Zoonen et al. (2021) qui utilise des indicateurs de satisfaction, efficacité et productivité et l'attachement au lieu de travail, mesuré à l'aide de l'échelle de Rioux (2006). Des analyses descriptives, des t-tests, des corrélations et des régressions linéaires ont étéeffectuées à l'aide du logiciel JAMOVI.

Résultats:
Les résultats indiquent que les travailleurs hybrides reportent des niveaux plus élevés d'ajustement à leur mode de travail, c'est-à-dire ils sont plus satisfaits, productifs et capables de gérer les exigences professionnelles et personnelles que les personnes travaillant exclusivement en présentiel. Comme supposé, le mode de travail en lui-meme n'impacte pas l'attachement au lieu de travail. Cependant, les travailleurs qui ont des niveaux plus élevés d'ajustement à leur mode de travail montrent également un attachement plus fort à leur lieu de travail. 

Conclusion:
Cette étude, malgré ses limites, enrichit le débat sur le choix du mode de travail et encourage les organisations à offrir à leur travailleurs la possibilité de chosir des modes de travail flexibles. Elle met en avant l'importance de prendre en compte le niveau d'ajustement car il constitue un indice de bien-etre au travail. Enfin les résultats indiquent qu'en réponse à un bon ajustement au mode de travail les personnes peuvent dévelloper des liens affectifs plus forts avec leur lieux de travail, notamment d'attachement à leur lieu de travail, dimension psychologique liée aux intention de rester.