AIPTLF 2025 - du 8 au 11 juillet 2025
Qualité de Vie :
Du Travail aux Autres Sphères de l'Existence
Session : Session posters 3 - 10 juillet de 10h30 à 11h00
Entraineurs et jeunes leaders : le rôle du soutien à l’autonomie et du sentiment d’efficacité en tant que leader sur l’émergence du leadership
DUTEAU H. 1, OUELLETTE S. 1, GRENIER S. 1
1 Université de Montréal, Montréal, Canada
Il est maintenant reconnu que le développement du leadership peut débuter assez tôt dans la vie et que les figures d’autorité peuvent jouer un rôle important à cet égard. Ainsi, lorsqu’il est question d’étudier le leadership, le sentiment d’efficacité de leader (SEL) représente un indicateur important pour comprendre l’impact d’une figure d’autorité sur les membres d'une équipe (Anderson et al., 2008; McCormick, 2001).
Par ailleurs, le soutien à l’autonomie (SA) se définit comme la capacité d’un individu en position d’autorité de prendre la perspective de l’autre, de considérer ses sentiments et d’offrir de l’information et des opportunités pertinentes pour faire des choix (Deci et Ryan, 1985; Mageau et Vallerand, 2003). Les comportements associés au SA sont aussi recherchés chez les leaders pour qu’ils puissent faire preuve d’influence (Slemp et al., 2018). Quelques études ont examiné les impacts du SA des entraineurs sur les athlètes évoluant dans des équipes sportives (Amorose et Anderson-Butcher, 2007; Gillet et al., 2010; Lemelin et al., 2022). En revanche, aucune étude connue ne s’est encore attardée au rôle du SA du coach dans l’émergence du leadership des athlètes évoluant sous sa responsabilité.
L’objectif de cette étude est d’observer l’impact que le SA des entraineurs et le SEL des athlètes expliquent sur la présence de comportements de leadership. Bien que l’étude soit réalisée en contexte sportif, il y a des parallèles importants à faire avec le milieu organisationnel. Récemment, le rôle du gestionnaire a évolué pour inclure le coaching de ses employés dans les tâches à accomplir (Digirolamo et Tkach, 2019). L’avancement des connaissances dans le domaine sportif pourrait s’étendre aux organisations qui encouragent les gestionnaires à agir en tant que coach auprès des employés.
Les participants ont été sollicités durant les mois de novembre et décembre 2024 par l’entremise d’une diffusion du projet dans le réseau du sport étudiant québécois. Ceux-ci devaient être agés entre 12 et 18 ans, être inscrits à l’école secondaire et pratiquer leur discipline sportive de manière compétitive. Au total, 168 participants ont été inclus après avoir rempli le questionnaire sur la plateforme Alchemer.
Une régression multiple a d’abord été effectuée. Les résultats soutiennent que la perception de SA et le SEL des participants expliquent 50,2% de la variance dans les comportements de leadership. De plus, le SEL (β = 0,576, p < 0,001) et le SA (β = 0,302, p < 0,001) sont des prédicteurs significatifs et positifs des comportements de leadership. Afin d’approfondir la compréhension des relations, un modèle de médiation a été proposé où la relation entre la perception de SA et la présence des comportements de leadership est médiée par le SEL. Les résultats démontrent que le SA des entraineurs a un effet direct et indirect sur les comportements de leadership. L’effet indirect est significatif (β = 0,091, p = 0,017).
À la lumière des résultats, le SA perçu de la part des entraineurs, ainsi que le SEL expliquent certains comportements de leadership chez les athlètes. Ces résultats servent non seulement à la compréhension du rôle de l’entraineur dans le milieu sportif, mais encouragent également la discussion dans le milieu organisationnel. À cet égard, la présence de SA chez le gestionnaire et le renforcement du SEL des employés permettrait à l’organisation de bénéficier de l’émergence du leadership de leurs employés.
References: