AIPTLF 2025 - du 8 au 11 juillet 2025
Qualité de Vie :
Du Travail aux Autres Sphères de l'Existence
Session :
L’autoconfrontation croisée comme méthode pour développer et transmettre le métier
SEYVE C. 1
1 GRePS, Lyon, France
Depuis plusieurs années, la thématique de la transmission fait l’objet d’un intérêt conséquent, tant pour les chercheurs que pour les organisations. Nous entendons la transmission comme un processus qui comprend les échanges formels ou informels entre professionnels (Thébault, 2018). Dans un contexte où les travailleurs sont moins fidèles à leurs organisations, comment pouvons-nous favoriser la transmission, dans le but de développer les compétences professionnelles (de Montmollin, 2011), mais aussi la santé au travail de ces individus ?
Dans une perspective historico-culturelle et développementale de l’activité, nous appréhendons le rapport entre la transmission et l’activité comme un objet pour penser le développement des individus et des collectifs, qui ne peut se faire sans un développement organisationnel. En réintégrant l’activité dans le processus de transmission, nous parlons de transmission du métier. Par ce terme, nous entendons une unité d’analyse en 4 dimensions : transpersonnelle, personnelle, interpersonnelle, impersonnelle (Clot, 2008).
Cette thèse Cifre en cours se déroule dans une entreprise de transport routier. Elle mettra en lumière le dispositif de co-analyse de l’activité (Clot et al., 2000) mis en œuvre sur ce terrain à partir de la méthode de l’autoconfrontation croisée (Clot et al., 2000) auxquels 4 binômes de conducteurs, agents de quai, exploitants et agents du service client ont participé. Ces binômes étaient tous composés d’un expérimenté et d’un débutant.
Nous commencerons par expliquer en quoi l’accès à l’expérience de travail contribue au développement des travailleurs et des collectifs, notamment en termes de modification de leurs représentations de l’activité. Aussi, nous verrons que les professionnels peuvent s’engager dialogiquement à l’évolution de leurs pratiques, sans pour autant que ces engagements dialogiques ne se matérialisent systématiquement dans l’action. Ainsi, nous réfléchirons aux conditions qui peuvent favoriser et limiter le développement du pouvoir d’agir des travailleurs dans un espace de co-analyse de l’activité. Par exemple, nous discuterons de la place asymétrique qu'occupent les débutants et les expérimentés lors d’une autoconfrontation croisée, et aussi à la légitimité que s’accordent les travailleurs dans ce dispositif, laquelle diffère en fonction du statut des professionnels.
References: