AIPTLF 2025 - du 8 au 11 juillet 2025
Qualité de Vie :
Du Travail aux Autres Sphères de l'Existence
Session :
Analyse de l'articulation des activités via une plateforme collaborative au sein d'une organisation en transition vers un modèle hybride
VERNUSSE L. 1, KERIVEL T. 1, PROST M. 1
1 Université de Bretagne Occidentale, Brest, France
Les plateformes collaboratives sont des espaces de travail virtuel qui centralisent les outils nécessaires au fonctionnement d’une organisation (outils informatiques, messagerie, base de connaissance, etc.) et qui engagent les entreprises dans de nouvelles formes d’organisation du travail distribuées et asynchrones. Dans un contexte où les technologies évoluent rapidement, la réussite des transitions des organisations pour intégrer les plateformes collaboratives est un enjeu majeur pour rester compétitif. Les plateformes sont utilisées dans des organisations à la structure hiérarchique « hybride » qui allient des activités pyramidales et transversales afin de favoriser un fonctionnement en réseau et la collaboration (Barville?Deromas & Bobillier Chaumon, 2021). Le travail de thèse présenté ici cherche à décrire et à accompagner les effets de la transition d’une entreprise vers un modèle managérial horizontal où les frontières entre les acteurs (dirigeants, salariés, développeurs free-lance, clients) seraient gommées. Cette ambition s’inscrit dans une démarche de responsabilité sociale des entreprises (RSE) où la durabilité du système et particulièrement le bien-être des différents acteurs de l’entreprise est mise au centre des préoccupations.
Sur le terrain, la transition se traduit par une restructuration d’une structure organisationnelle fonctionnelle à une structure plus horizontale constituée de rôles au sein de l’organisation afin de mieux distribuer l’activité, favoriser l’autonomie et la collaboration. Chaque membre de l’organisation peut avoir plusieurs rôles, parfois partagés ou non, dont il a la gouvernance et la responsabilité. Pour les acteurs, l’une des conséquences est la multiplication des activités dans lesquelles ils sont impliqués, des outils qu’ils sont amenés à manipuler et des acteurs avec lesquels ils doivent collaborer. Dans cette nouvelle forme d’organisation, la réalisation de leur travail repose alors sur leur capacité à coordonner les différents systèmes d’activités et à négocier avec les autres acteurs (Engeström, 2001).
Dans notre étude, nous nous intéressons aux effets de la nouvelle organisation du travail sur l’activité à partir, d’une part du travail collectif, abordé sous l’angle de l’élaboration de la coordination et des communications (Stanton et al., 2006) et d’autre part, du collectif de travail, étudié à partir du vécu socio-émotionnel des acteurs (Cahour, 2006). La méthode que nous présentons repose sur le recueil de données de communication, de documents (fiches techniques, tâches) et de traces informatiques (dépôts de code, versions) extraites des différents espaces de la plateforme qui supportent l'activité collective. Mais aussi sur 20 entretiens fondés sur la méthode des décisions critiques de O’hare et al. (1998) réalisés avec des chefs de projets et des développeurs. Notre corpus a fait l’objet d’analyses thématiques et d’analyses de réseaux s’appuyant sur la méthode EAST (Walker et al., 2006). Les premiers résultats des conséquences de l’organisation de l’activité sur le travail collectif et le collectif de travail seront discutés.
References: