AIPTLF 2025 - du 8 au 11 juillet 2025
Qualité de Vie :
Du Travail aux Autres Sphères de l'Existence
Session :
Tout le monde en parle… ou pas ? Comprendre l’activité des formateurs en débriefing grâce aux modèles DSTAM et Pyra Debrief.
DUVIVIER V. 1, DEROBERTMASURE A. 1, DEMEUSE M. 1
1 UMONS, Mons, Belgium
Explorer un champ de recherche émergent permet aux chercheurs de structurer un domaine peu étudié et de répondre à des besoins pratiques souvent négligés. Cependant, cela implique de relever des défis, notamment celui de conceptualiser des dynamiques complexes. L’étude de l’activité des formateurs en débriefing post-simulation (DPS) illustre bien ces enjeux.
Bien que le DPS soit largement reconnu comme un moment clé de l’apprentissage par simulation, peu de recherches se sont penchées sur l’activité des formateurs qui le conduisent. Pourtant, guider un DPS reste une tâche complexe, même pour les formateurs expérimentés, surtout dans des contextes imprévisibles. De plus, la manière dont le formateur conduit le débriefing joue un rôle déterminant sur l’engagement des apprenants, leur attitude et le développement de leurs compétences (Bastiani, 2020; Oriot & Alinier, 2018; Policard, 2018).
Trois approches ont été proposées pour soutenir les formateurs en DPS : les recommandations, les grilles d’évaluation et les techniques de débriefing. Bien qu’elles apportent des repères utiles, ces approches restent normatives ou sont souvent mises en œuvre « mécaniquement » par les formateurs. Elles prennent rarement en compte les ajustements contextuels auxquels les formateurs doivent faire face (Amigues, 2009; Coggins et al., 2022).
Pour combler cette lacune, deux modèles complémentaires sont proposés pour analyser l’activité des formateurs en DPS.
Le D-STAM (Debriefing Simulation Trainer Activity Model) (Duvivier et al., 2023a) offre une vision globale de l’activité des formateurs en intégrant trois types de variables : les variables d’entrée, les variables de processus et les variables d’effet. Inspiré des travaux de Leplat et Cuny (1974) (cités par Van Belleghem, 2017), ce modèle analyse les caractéristiques personnelles des apprenants, des formateurs et de l’activité prescrite (variables d’entrée). Il examine également les interactions et l’activité réelle mises en œuvre par le formateur (variables de processus) ainsi que les résultats obtenus sur les apprenants et les formateurs (variables d’effet).
Pour rendre le D-STAM plus opérationnel, un second modèle a été développé : le Pyra Debrief (Duvivier et al., 2023b). Inspiré du modèle « Enseignement-Apprentissage » (Dehon & Derobertmasure, 2015), il permet une analyse détaillée des interventions des formateurs en DPS à travers quatre aires d’intervention : l’aire d’objectivation, l’aire cognitive, l’aire didactique et l’aire psychopédagogique. La grille d’analyse GD-12, associée à ce modèle, identifie des interventions spécifiques pour chacune de ces aires. Elle constitue un outil pratique pour analyser et améliorer les pratiques pédagogiques des formateurs.Ces modèles, déjà utilisés dans la formation des enseignants, des pharmaciens et des infirmiers, ouvrent des perspectives pour la recherche et la formation. Sur le plan scientifique, ils appellent à des validations empiriques dans divers contextes pédagogiques pour affiner leur pertinence et leur portée. Sur le plan de la formation, ils offrent des outils concrets pour analyser et comprendre l’activité des formateurs en débriefing, tout en constituant une base utile pour améliorer les pratiques pédagogiques.
References: