AIPTLF 2025 - du 8 au 11 juillet 2025
Qualité de Vie :
Du Travail aux Autres Sphères de l'Existence
Session : Engagement au travail : influences individuelles, sociales et organisationnelles
Comprendre les effets des motivations des entrepreneurs à l’égard des activités entrepreneuriales, sur leur santé mentale : médiation via l'engagement
CHAABANE A. 1
1 Université de Lille - Faculté PsySEF - Laboratoire CIREL - Équipe RÉCIFES , Lille, France
La santé mentale des entrepreneurs est le sujet de nombreux travaux de recherche (Binnié M et col., 2018).
Le burnout, en particulier, est un problème significatif pour ces professionnels. En effet, travailler en tant qu'entrepreneur peut impliquer des niveaux élevés de stress et de burnout (Ute S., 2018).
Le stress subi par les entrepreneurs est la conséquence de nombreux facteurs qui surviennent et s’installent dans le quotidien de ces derniers (Ben Tahar Y., 2014), tout au long du processus entrepreneurial qui est défini comme « un processus complexe d’apprentissage dynamique, additif et cumulatif de différentes compétences entrepreneuriales dont l'importance varie significativement d’une phase à l’autre » (Omrane A. et col, 2018).
Pour mieux comprendre ce phénomène, nous avons - dans le cadre de nos travaux de recherche, conçu un modèle explicatif de la santé mentale des entrepreneurs.
Pour cela, nous avons réalisé quatre études, dont la présente, dans laquelle nous avons testé l'influence des motivations des entrepreneurs à l’égard de leurs activités, ainsi que le niveau d’engagement professionnel (variable médiatrice), sur leur santé mentale.
Dans cette perspective, 1 137 entrepreneur.e.s de startups industrielles françaises (proposant des innovations de rupture et répondant aux grands défis du XXIe siècle) ont été sélectionné.e.s et individuellement sollicitées, sans le soutien d’une structure d’accompagnement, afin de pallier au biais de désirabilité. Cent dix-huit entrepreneurs ont accepté de participer aux trois premières études (1h de passation), et seulement cinquante d’entre eux (12 chercheurs, 38 ingénieurs) ont accepté de participer à cette présente étude.
Cet échantillon restreint est justifié par les nombreux critères d’inclusion: les spécificités de l’échantillon (startups industrielles), la durée de passation additionnelle (1h supplémentaire), le profil des entrepreneurs (fondateur), l’étape entrepreneuriale, le nombre de collaborateurs (plus de 5 d'employés).
Les participants ont complété un questionnaire auto-administré en ligne, composé de quatre échelles (échelle de mesure de la motivation situationnelle (Guay F. et col, 2000) à adresser pour chacune des cent activités identifiées, échelle de mesure de l’engagement (Morin A., 2013), échelle de mesure du bien-être psychologique au travail (Dagenais-Desmarais V. et col, 2012), échelle du burnout (Maslach C. et col, 1996); de neuf questions démographiques (tranche d’âge, etc), et de sept questions sur la vie professionnelle.
Le coefficient alpha de Cronbach pour les échelles de l'étude a indiqué une consistance interne satisfaisante pour toutes les échelles.
Les résultats ont montré que la réalisation de nombreuses activités entrepreneuriales aux prémices du processus diminuait le niveau de burnout des entrepreneurs, notamment des activités liées à la R&D (block 5).
Ils ont également montré que le niveau de burnout des entrepreneurs diminuait lorsqu’ils répondaient majoritairement à des motivations intrinsèques. Les analyses de médiation ont montré que l'engagement au travail et le surengagement jouaient un rôle de médiation total entre l’amotivation, la motivation extrinséque et le burnout.
Notre étude encourage à considérer l’impact des motivations, la typologie d'engagement, l’importance du nombre et de la typologies d’activités réalisées par l’entrepreneur sur sa santé mentale. Ces résultats pourraient orienter la mise en place de dispositifs de prévention et de soutien.
References: